Page:Rollinat - Paysages et paysans.djvu/332

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Tous pareill’ment, on boit, on mange,
On pleure, on rit, on marche, on dort,
On est frèr’ de naissance et d’mort.
C’est l’genr’ d’exister qui nous change.

À cause du nôt’ qui s’rait l’plus beau
Puisqu’il attach’ notre infortune
À la terre, not’ mèr’ commune,
Not’ nourricière et not’ tombeau,

I’ nous dédaign’, nous mett’ à l’ombre,
Et n’nous parl’ qu’aux grand’s occasions.
Pourtant, ya des gens d’réflexion
Et qui raisonn’ ben dans leur nombre.

Pas vivr’ pareil, ça met d’la glace
Entr’ les en d’sus et les en d’sous.
Eux, à not’ plac’, f’raient tel que nous,
Comme on f’rait tel qu’eux à leur place.

Enfin ! yaurait moyen d’s’entendre :
Quand i’ mett’ les pouc’, nous aussi !
Un coup d’soleil là, l’autre ici,
Et puis, la glace arrive à s’fendre.