Page:Romain - Médecin-Philosophe et Musicien-Poète, 1895.djvu/14

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trefois et celles professées actuellement par M. Nordau, que d'apporter un nouvel élément de discussion. Ce dernier lui inspire un véritable enthousiasme, il l'appelle un savant penseur, « la lumière intellectuelle de l'Allemagne », et ne craint pas d'affirmer que de sa plume tombe « le jugement définitif, irrévocable, de l'impartiale histoire », tout en insistant élogieusement sur le fait que l'écrivain, qui la tient d'une main si ferme, « a l'avantage de n'être ni compositeur, ni librettiste, ni critique musical. »

M. Nordau est, en effet, philosophe et médecin, et l'on s'aperçoit vite, à la façon dont il parle sur la musique, l'art ou la poésie, qu'il n'a rien de l'âme du poète, de l'artiste et du musicien. Avant d'aborder la réfutation des accusations portées contre Wagner, il me paraît indispensable de jeter un rapide coup d'œil sur celles dont il accable quelques-unes des illustrations littéraires de notre temps.

Se posant tout d'abord en apôtre, il ne se croit pas le droit de cacher à l'humanité les vérités scientifiques qu'il a trouvées. Il sait qu'il soulèvera des colères, « l'écrivain et l'artiste ne pardonnant pas qu'on ait reconnu en lui un aliéné ». En cela, M. Nordau se trompe : son livre soulève des questions intéressantes, mais ne peut toucher en quoi que ce soit les hommes de talent et de