Page:Romains - Les Copains.djvu/180

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il fit une nouvelle pause, puis, baissant la voix :

— Mais ce que nous allons demander de vous répond à un souci actuel, je dirai même pressant, du Conseil des ministres. Et à ce propos, messieurs, je compte sur votre discrétion absolue. L’exercice qui va se dérouler ne pourra, sans doute, demeurer entièrement inaperçu de la population. Mais il importe qu’elle n’en soupçonne pas la nature véritable. Je le répète, le gouvernement a certaines préoccupations de politique intérieure, et veut être prêt à toute éventualités. Nous connaissons votre loyalisme. Il vous fera un devoir de ne rien révéler des instructions que vous aurez reçues. Et pour que votre silence ne paraisse pas trop mystérieux, je vous autorise à dire qu’un inspecteur est venu vous surprendre, et qu’il a ordonné une alerte de nuit. Pas un mot de plus. Voyez même à faire démentir, d’une façon opportune, les feuilles locales qui parleraient d’une visite ministérielle, ou qui