Page:Romains - Les Copains.djvu/188

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granuleuse. Ce fut un bruit d’éboulement, d’effondrement, et comme la propagation d’une secousse souterraine.

Puis la sonnerie de l’appel, et des ordres criés que la distance brouillait.

— Ils s’ébranlent ; ils vont sortir. Est-ce que nous restons là ?

— Où irions-nous ?

— Du côté des casernes ?

— Soit, mais sans nous faire voir. Trois hommes, errant, cette nuit, ce serait suspect.

— Nous nous dissimulerons facilement. Il n’y a qu’à éviter les rues principales.

Ils enfilèrent une ruelle. L’oreille au guet, rasant les murs, ils marchaient à pas de cambrioleurs. Ils tournèrent deux fois à gauche.

Après un coude, ils aperçurent, en avant, une rue assez large, une sorte de boulevard qu’il leur fallait traverser.

— Hum ! C’est embêtant. Nous passons ?

— Écoutez !

Ils s’arrêtèrent. On distinguait des râclements réguliers et rapides, un peu le bruit