Page:Romains - Les Copains.djvu/217

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des couples ; il y avait des regards humides, des souffles brefs, des pressions de genoux et de hanches.

À gauche les jeunes filles tremblaient dans l’appréhension d’elles ne savaient quoi. Les adolescents, la gorge sèche, remuaient les mains. Quant aux mères, les unes étaient envahies par l’épouvante, les autres traversées par des souvenirs comme par des lames rougies.

Les commandants en retraite palpaient des yeux les reins d’une voisine, et s’affolaient de n’en pas mieux connaître l’élasticité.

Mais le tas de vieilles filles était pareil à quelque chat long, osseux, à la fois hérissé et pelé, noir et déteint, un chat de concierge qui aurait des convulsions pour avoir avalé le cordon de sonnette.

— Et maintenant je me retournerai vers les filles qui ont mûri dans le célibat. Je leur dirai : « Cessez de vous prévaloir d’une morne virginité ! N’espérez pas en la sollicitude d’un Dieu dont vous blâmez si ouverte-