Page:Romains - Les Copains.djvu/224

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ment, et de donner au cheval un cavalier digne de lui. Il ne voulait aucun salaire. L’honneur lui suffirait.

C’était une aubaine. Les journaux locaux se montrèrent enthousiastes. On forma hâtivement un Comité d’honneur et un Comité d’action. Dans une seconde lettre, le jeune sculpteur annonça que son œuvre, ébauchée depuis plusieurs mois, ne réclamait plus que quelques jours d’un travail fiévreux. On l’avait invité à se rendre à Issoire « pour prendre des mesures ». Il répondait que c’était inutile ; qu’au cours d’un voyage « incognito », il avait examiné de près le socle et le cheval de bronze ; qu’il possédait à ce sujet, des notes abondantes et précises, et que tout irait parfaitement. Il se bornait à demander qu’on installât d’avance le cheval sur son socle, pour qu’il n’eût pas à s’en occuper. La veille, ou le matin de l’inauguration, Vercingétorix serait apporté place Sainte-Ursule, par les soins mêmes de l’artiste, et fixé sur sa monture. Un voile