Page:Romains - Les Copains.djvu/61

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La porte s’ouvrit. Un homme, sous une lampe, parut. Il avait un chapeau de soie hérissé, un monocle, pas de moustaches, mais une barbiche de chèvre qui lui pendait sous le menton. Il avait une redingote complètement boutonnée, la rosette de l’Instruction Publique au revers ; plus bas une chemise qui flottait sur des jambes poilues ; et des pieds bronzés dans des espadrilles.

Les copains saluèrent. Le somnambule inclina légèrement la tête.

— Messieurs, dit-il, puisque vous désirez vous entretenir avec moi, nous serons mieux dans mon cabinet de travail qu’ici.

Il fit demi-tour.

— Je vous précède.

Les copains pénétrèrent timidement dans une pièce assez vaste, dont la lampe effleurait les profondeurs.

La chose qui frappait d’abord les yeux était un singe de petite taille qu’on pouvait croire empaillé, et qui pendait du plafond par un cordon de tirage. Le singe descendait