Page:Romains - Les Copains.djvu/83

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— Voilà qui sent Broudier, songea Bénin. Pourtant ce n’est pas lui. La puissance du maquillage a des bornes.

Le vieillard continuait d’une voix emphatique :


… Le laurier mûrissant et les gloires promises ?


Sur ces mots, il avait un geste large et un sourire interrogateur. Bénin semblait ne point entendre. Le vieillard reprit :


Est-ce pas vous, Seigneur…


Bénin cria ;

— C’est moi ! C’est moi ! N’en doutez pas !

Le vieillard toussa. Il parut chercher un peu ; il marmonna quelques syllabes, puis d’un sûr élan :


Mon maître qui vous porte un amour sans égal
Daigne emprunter ici mon indigne canal
Pour vous faire tenir le salut le plus tendre.