Page:Romieu - Oeuvres poetiques.djvu/30

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Que diray plus ? voilà les grands subtilitez
Qu’on trouve en voz esprits de tels vens agitez.
Aristote disoit que l’humaine personne
Composée de chair plus délicate et bonne
Faisoit par sympathie avoir l’esprit meilleur
A ceux-là qui estoient douez d’un tel bonheur.
Doncques, puis qu’ainsi est, qui est celui qui double
Que le nostre ne soit plus excellent sans doute,
Veu que tout nostre corps est délicat et beau
Pardessus la beauté de vostre belle peau ?
On le peut voir assez selon l’experience
Qui de ce tous les jours vous en donne asseurance.
On le peut voir aussi par les inventions
Qui sortent tous les jours de noz perfections.
Qu’on lise seulement aux inventeurs des choses.
Mon Dieu., qu’on y verra de merveilles encloses !
Premier on y lira tant d’ommages perfaits,
On y lira encor tant de généreux faits ;
On voira là-dedans leurs louanges hautaines
Jusques à inventer les sciences humaines.
Desquelles maintenant les hommes se font forts,
Comme d’un bastion contre cent mille morts ;
Qui est pour vous monstrer que, comme d’elles naissent
Les hommes, et encor par leur moyen accroissent.
Les sciences aussi qu’on dit d’humanité