Aller au contenu

Page:Romieu - Oeuvres poetiques.djvu/33

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Qui vont de çà de là cueillant maintes fleurettes
Pour en faire du miel, ore dessus un mont
Et or’ dans un beau pré vagabondes revont ;
De mesme en ce discours l’une sera première,
L’autre mise au millieu, l’autre sera dernière,
Sans ordre ny sans art. Aussi ne faut-il pas
Donner, Muse, le vert jusqu’après le trespas.
Vien donc, sœur des neuf sœurs et quatrième Charité ,
Ma comtesse de Retz, vien, que tu sois escrite
La première en mes vers : le grec t'est familier,
De ta bouche ressort un parler singulier
Qui contente les Rois et leur Cour magnifique ;
Le latin fest commun et la langue italique ;
Mais par sus tout encor le françois te cognoist.
Pour son enfant t’avoue, honore, et te reçoit.
S’il faut feindre un souspir d’un amant misérable.
S’il faut chanter encor un hymne vénérable.
Tu ravis les esprits des hommes mieux disans,
Tant en prose et en vers tu sçais charmer nos sens.
Venez après, Morel, Charamont, Elisenes,
Des Roches de Poitiers, Grâces Pieriennes,
Vous aussi qui tenez le sceptre Navarrois,
Et vous, ma Générale, honneur des Piedmonîois,
De qui l’illustre sang l’Italie environne,
Ayant régné longtemps sur Vincense et Veronne,