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Page:Romieu - Oeuvres poetiques.djvu/90

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86 STANCES

ENIGME.

Un habillé de gris va, de nuit et de jour, Or deçày or delà, queimander à son tour Pes vivres pour passer la nuict et la journée : La nuict, quand il n’a peu bien faire sa dinée ; Le jour, quand il se voit hors de bruit escarté. Il aime mieux la nuict que la belle clarté.

Mais, helas ! il n’a pas si tost passé la porte De son petit convent qu’un ennemy ne sorte. Tire-laine rusé, ayant guetté longtemps Avant que d^exercer son cruel passetemps Contre luy, qui ne veut avoir que la passade, Et appaiser sa faim, sans faire à nul cassade.

Si tost que ce pauvret a de loing appercea Son mortel ennemy, se voit mort et deceu. Une froide sueur luy coule dans les veines. Et ne sçait comme doit éviter tant de peines Contre un si coleré. Or’ s’eslance deçà. Et or’ viste-courier guindé ses pas delà.

Ce galant, qui ne fait autre estât que surprendre Ses pareils compagnons, sçait comme les faut prendre, Sçait ses tours et destours, et sçait encor comment Bientost il doit souffrir la mort en payement