Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/19

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celle qu’il lui avait arrachée en se sacrifiant lui-même ; et la princesse ne sut jamais à quel muet dévouement elle devait son retour à la vie et à la santé.


II


Tel est le conte des frères Grimm et de Mme Ackermann. Voyons maintenant le nôtre.

Dans le fabliau lorrain, ce n’est plus la misère qui motive le choix fait par le paysan, c’est une idée morale. Ce brave homme s’était mis en tête la bizarre idée de ne donner pour parrain à son enfant qu’un homme absolument juste. Ceux qui connaissent le paysan savent que la justice est à ses yeux la grande vertu. Il croit avoir tout dit quand il a dit de quelqu’un : C’est un homme juste. La bonté le fait sourire ; il est tout près d’y