Page:Ronchaud - Le Filleul de la mort, 1880.djvu/28

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théâtre au moyen âge, et finissent par monter, en se transformant, du sol aux murailles. Après avoir servi de pieux enseignement, d’un mémento quia pulvis es en action et en peinture, elles deviennent, avec le temps et le changement des idées, un poème satirique dans lequel le pinceau de quelque clerc, inspiré des sentiments du peuple, se joue à retracer la chute fatale des puissants, des maîtres de la terre, seigneurs ou grandes dames, rois, empereurs ou papes.

À quelle époque ces danses funèbres cessèrent-elles de fouler d’un pied vivant la cendre des morts pour venir se dérouler en tableaux sur les murs où l’on peut encore quelquefois retrouver leurs traces presque effacées ? On l’ignore. Dès le XIVe siècle, Orgagna avait peint un Triomphe de la Mort sur les parois du Campo santo de Pise. Depuis cette époque les représentations du même genre se multiplient ; on en trouve