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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/10

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I. LIVRE

De l’vne les Princes il oingt,
De l’autre durement les poingt,
Tous effroyez d’ouyr les armes
Craquer ſus le doz des gendarmes :
De l’vne iadis honora
Les bons Peres du premier âge,
Et de l’autre il aigrit la rage
Contre Ilion, que deuora

Epode.

Le feu Grec, quand mille naus,
Ainçois mille eſtranges foudres
Eſclaterent mille maux
Deſſus les Troyennes poudres.
Tandis que le feu tournoit
Forcenant parmy la villa,
Et que l’Argiue s’ornoit
De la deſpouille ſeruile,
Vne aſpre fureur d’eſprit :
Et comme Phœbus l’affole
Son corps tremblant ça & là
Au petit Francus parla,
Ignorant telle parole.

Stro. 3.

Bien que le feu Gregeois nous arde,
Tant ſoit violent, il n’a garde
D’eſtoufer pourtant ton renom,
Enfant dont la race fatale
Dedans la terre Occidentale
Fera re-germer noſtre nom.
Ia deſia le Danube attend
Ton camp deſſus ſa riue humide,