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II. LIVRE

Qui tous les ans change de peau :
Ieuneſſe que le populaire
De Iupiter auoit receu
Pour loyer de n’auoir ſceu taire
Le ſecret larrecin du feu.
Dés ce iour deuint enlaidie
Par luy la ſanté des humains
De vieilleſſe & de maladie,
Des hommes hoſtes inhumains :
Et dés ce iour il fiſt entendre
Le bruit de ſon foudre nouueau,
Et depuis n’a ceſsé d’eſpandre
Les dons de ſon mauuais tonneau.




ODE XIII.



DEſ-Autels, qui redore
Le langage François,
Oy ce vers qui honore
Mon terroir Vandomois.
O terre fortunée
Des Muſes le ſeiour,
Que le cours de l’année
Seréne d’vn beau iour.
En toy le Ciel non chiche
Prodiguant ſon bon-heur,
A de la Corne riche
Renuerſé tout l’honneur.
Deux longs tertres te ceignent,