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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/15

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DES ODES.

Ainſi que les champs tapiſſez
De pampre, ou d’eſpics heriſſez
Deſirent les filles nues
Apres les chaleurs ſuruenues,
Ainſi la France t’attendoit,
Douce nourriciere des hommes,
Douce roſee qui conſommes
La chaleur qui trop nous ardoit.

Epode.

Tu as eſteint tout l’ennuy
Des guerres iniureuſes,
Faiſant flamber auiourd’huy
Tes graces victorieuſes.
En lieu du fer outrageux,
Des menaces & des flames,
Tu nous ramenes les jeux,
Le bal & l’amour des Dames,
Trauaux mignars & plaiſans
A l’ardeur des ieunes ans.
O grand Roy non-imitable,
Tu nous aumoſnes cecy,
Ayant creu Montmorency,
Et ſon conſeil veritable.

Stro. 6.

Qui ſeul mettant en euidence
Les ſaints treſors de ſa prudence,
Ne s’eſt iamais accompaigné
Du ſot enfant d’Epimethée,
Mais de celuy de Promethée
Par longues ruſes enſeigné,
Et certes vn tel ſeruiteur
Merite que ta main royale