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DES ODES.
A MADAME MARGVERITE
Sœur du Roy, Ducheſſe
de Sauoye.


ode iiii. Stro. i.


IL faut aller contenter
L’oreille de Marguerite,
Et en ſon palais chanter
Quel honneur elle merite.
Debout Muſes, qu’on m’attelle
Voſtre charette immortelle,
Afin qu’errer ie la face
Par vne nouuelle trace,
La chantant d’autres façons
Qu’vn tas de chantres barbares,
Qui ſes louanges ſi rares
Honniſſoient de leurs chanſons.

Antiſtro.

I’ay ſous l’eſſelle vn carquois
Gros de fleches nompareilles,
Qui ne font bruire leurs vois
Que pour les doctes oreilles :
Leurs roideur n’eſt apparante
A telle bande ignorante,
Alors que ma fleche annonce
L’honneur que mon arc enfonce.
Entre toutes i’eſliray
La plus ſonnante, & de celle

B ij