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I. LIVRE

» Par les peuples eſtrangers.

Epode.

Diſant tels mots il appreſte
Au combat ſes membres forts,
D’vn armet couurit ſa teſte,
Et de maille tout ſon corps :
Il priſt l’eſpée en la deſtre,
Le bouclier en la ſeneſtre,
Et horrible à l’approcher
Eſclairoit comme vne foudre
Qui chet pour ruer en poudre
Le haut ſourci d’vn rocher.

Stro. 2.

» De iuger par coniecture
» La fin de l’heure future
» Nous rend le cœur plus hautain :
» Donnant à qui ſage y penſe,
» Vne grande recompenſe
» D’auoir preueu l’incertain.
Meſmes c’eſt le tout que d’eſtre
Des mains aux armes adeſtre,
Qui doiuent meurdrir la face
De l’aduerſaire odieux,
Et qui font au veinqueur place
Au plus haut ſiege des Dieux.

Antiſtro.

Toy, deuant les yeux de France
Per à per en camps d’outrance,
As remis deſſus ton front
Ce qu’on embloit de ta gloire :
Et i’y grauay la victoire
Que mille ans ne desferont.