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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/56

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I. LIVRE

Greſloient leurs fleches aiguiſées.

Epode.

D’aile douteuſe vola
Long temps ſus eux la Fortune,
Qui or’ ſe monſtroit commune
A ceux-ci, or’ à ceux-là :
Quand Iupiter fiſt ſonner
La retraite, pour donner
A ces Dieux vn peu d’haleine :
Si qu’eux en ayant vn peu
Prins du Nectar & repeu,
Plus forts retentent la peine.

Stro. 8.

Il arma d’vn foudre terrible
Son bras qui d’eſclairs rougiſſoit,
En la peau d’vne chéure horrible
Son eſtomac ſe heriſſoit :
Mars renfrongné d’vne ire noire
Branloit ſon bouclier inhumain :
Le Lemnien d’vne maſchoire
Garnit la force de ſa main :
Phebus ſouillé de la poußiere
Tenoit au poing ſon arc voûté,
Et le tenoit d’autre coſté
Sa ſœur la Dictynne guerriere.

Antiſtro.

Bellone eut la teſte couuerte
D’vn acier, ſur qui rechignoit
De Meduſe la gueule ouuerte,
Qui pleine de flames grongnoit :
En ſa dextre elle enta la hache
Par qui les Rois ſont irritez,