Et mignon des Graces chanter
Mon Francion ſus voſtre Lyre.
Elles trenchans les ondes bleües,
Vindrent du fond des flots chenus,
Ainſi que neuf petites nuës
Parmi les peuples incognus :
Puis dardant leurs flames ſubtiles,
Du premier coup ont agité
Le cœur Prophete des Sibyles
Eſpoint de leur diuinité :
Si bien que leur langue comblée
D’vn ſon douteuſement obſcur,
Chantoit aux hommes le futur
D’vne bouche toute troublée.
Apres par tout l’vniuers
Les reſponſes prophetiques
De tant d’oracles antiques
Furent dites par les vers.
En vers ſe firent les lois,
Et les amitiez des Rois
Par les vers furent acquiſes :
Par les vers on fiſt armer
Les cœurs, pour les animer
Aux vertueuſes empriſes.
Au cri de leurs ſaintes paroles
Se reſueillerent les Deuins,
Et diſciples de leurs eſcoles
Vindrent les Poëtes diuins :
Diuins, d’autant que la nature