Iamais ne pourront ſupporter
Deux Soleils ſans perdre la vie.
Ourdis ô douce Lyre mienne,
Encor’ vn Chant à ceſtui-ci,
Qui met ta corde Dorienne
Sous le trauail d’vn doux ſouci.
Il n’y a ne torrent ne roche
Qui puiſſe engarder vn ſonneur,
Que pres des bons il ne s’approche
Fleurant l’odeur de leur honneur.
Puißé-ie autant darder ceſt Hynne
Par l’air d’vn bras preſomptueux,
Comme il eſt ſage & vertueux,
Et comme il eſt de mes vers digne.
Faiſant parler ſa grandeur
Aux ſept langues de ma Lyre,
De luy ie ne veux rien dire
Dont ie puiſſe eſtre menteur :
Mais veritable il me plaiſt
De chanter bien haut, qu’il eſt
L’ornement de noſtre France,
Et qu’en fidele equité,
En iuſtice & verité
Les vieux ſiecles il deuance.
C’eſt luy dont les graces infuſes
Ont ramené par l’Vniuers
Le chœur des Pierides Muſes,
Faites illuſtres par ſes vers :
Par luy leurs honneurs ſ’embelliſſent,