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Page:Ronsard - Œuvres, Buon, 1587, tome 2.djvu/8

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I. LIVRE
Antriſtro.

» Touſiours le bon eſprit du ſage
» Accroiſt les vertus d’auantage
» Que ieune il emprunta des Cieux.
Ta Maieſté ieune & prudente
Au double les ſiennes augmente
D’vn artifice ingenieux :
Außi mille felicitez
Ont bien-heuré toute ta race.
Et toy Roy de tant de Citez
Qui ſe courbent deuant ta face,
Dés long temps tu fus honoré
Comme ſeul Prince décoré
Des biens & des vertus enſemble
Que le Deſtin en vn t’aſſemble.
Mais ce bien qu’ores tu nous fais,
Paſſe ton valeureux courage,
Pour auoir faict reuerdir l’âge
Où floriſſoit l’antique Paix.

Epode.

La Paix oſta le debat
Du Chaôs, quand la premiere
Aſſoupit le lourd combat
Qui aueugloit la lumiere.
Elle ſeule oſa tenter
D’effondrer le ventre large
Du grand Tout, pour enfanter
L’obſcur fardeau de ſa charge :
Puis deſmembrant l’Vniuers
En quatre quartiers diuers,
Sa main artizane & ſainte
Les lia de cloux d’aimant,