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AVERTISSEMENT

le poète mit conscience à remanier une œuvre à laquelle il apportait l’appoint le plus considérable qu’elle dût encore recevoir : les Sonnets pour Hélène et les Amours diverses. Il supprimait en somme assez peu, mais introduisait une disposition que nous pouvons estimerdéfinitive, bien qu’elle ait été modifiée parfois en 1584. Ainsi les Hymnes, qui en 1571 étaient réparties en IV Livres, ne l’étaient plus qu’en II Livres en 1578, mais toutes les Hymnes de 1571 se retrouvaient en 1578, avec sans doute d’assez nombreuses variantes de texte.

Le bizarre Bocage royal de 1584 n’existait pas en 1578, et ce n’est pas un des moindres mérites de notre édition que de l’avoir fait disparaître en rétablissant l’ordre ancien des Poèmes.

L’adoption raisonnée du texte de 1578 nous a permis de diminuer singulièrement le nombre des « Pièces retranchées » ; c’est ainsi que nous avons pu conserver à leur rang vingt-deux odes au lieu de les reléguer dans les Appendices que nul ne feuillette.

On peut varier de sentiments sur les raisons qui poussèrent Ronsard à donner ses Œuvres « Reueues, corrigees & augmentees d’une grande partie outre les précédentes impressions, par le mesme Autheur, rédigées en sept Tomes, assauoir, Les Amours, Les Odes, Les Poèmes, Les Elégies, Les Hymnes, Les Discours, & la Franciade, » ainsi que le porte le privilège donné à Paris, le 10 novembre 1577. Elles furent achevées d’imprimer le 6 février 1578. La disposition du Second Livre des Amours, et surtout les Sonnets pour Hélène de Surgères, la même que l’ « Hippolyte » de Des Portes, nous donnent à croire que, par cette édition bien revue et mise au point, Ronsard voulut essayer de maintenir sa renommée et reconquérir la faveur qui s’attachait à l’œuvre de Philippe Desportes, dont les éditions se succédaient d’année en année depuis quatre ans.

Et surtout, la valeur vraie de notre édition vient de