Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 2.djvu/38

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ï8 n. livre des amours BELLEAU Petite pucelle.) Il se plaint en ceste Chanson des cruelles rigueurs de sa dame, qui ne peuvent s’amollir par pitié ny par douceur, faisant une comparaison du fier naturel d’elle à une roche pendante sur la mer. Oultre se plaint d’un Seigneur qui luy fait l’amour, et sous une couverte jalousie par un artifice gentil, il amoindrit le service de ce Seigneur, pour rendre le sien plus recommandable. En fin il conclud, que le ciel ven geur de ceux qui sont desloyaux et traistres en amour, luy en fera la raison, à l’exemple d’Anaxarete : laquelle fut transmuée en un rocher, pour avoir deceu son amy. Ceste chanson est prise d’un Epigramme de Manille, qui commence Puella Ethrusca, quae meum Pectus tot annos perditè Torsisti amore mutuo. Anaxarete en sert d’exemple.) Pris d’un autre lieu de Marulle, où il y a, Parcite tortnentis juvenum gaudere puellœ, Parciie, habet magnos justa querela Deos : Et quoties aliquis flendus succurrit amator, Parcere Anaxaretœ, dicite, acerba monet. Jean Second à ce propos, Qualis Anaxaretes fastum per vulnus acerbum Flebile curvata fattce pependit onus. III Jodelle, l’autre jour l’enfant de Cytherée Au combat m’appella, courbant son arc Turquois Et lors comme hardy, je vesty le harnois, Pour avoir contre luy la chair plus asseurée.