Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 2.djvu/405

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PIÈCES RETRANCHÉES au II. Livre des Amours


Je vous envoye un bouquet que ma main
Vient de trier de ces fleurs épanies,
Qui ne les eust à ce vespre cuillies,
Cheutes à terre elles fussent demain.
Cela vous soit un exemple certain
Que vos beautés, bien qu’elles soient fleuries,
En peu de tems cherront toutes flétries,
Et comme fleurs, periront tout soudain.
Le tems s’en va, le tems s’en va, ma Dame,
Las ! le tems non, mais nous nous en allons,
Et tost serons estendus sous la lame :
Et des. amours desquelles nous parlons,
Quand serons morts, n’en sera plus nouvelle :
Pour-ce aimés moy, ce-pendant qu’estes belle.


BELLEAU Je vous envoye un bouquet que ma ma :n.) Voulant per suader à sa dame de faire l’amour lors que le gay printemps de sa jeunesse luy commande, par une gentille invention luy envoye un bouquet fait de sa main, luy remontrant comme la beauté est journaliere et aussi tost passée que la fleur pert le vermeil de son teint, ne restant apres autre chose que la ride d’une vieillesse importune. Ce sonet est fait à l’imitation d’un Epigramme de Ma nille : Has violas atque hœc tibi candida lilia mitto Legi hodie violas candida lilia heri : Ronsard. — Les Amours, t . II. 25