Il fault aimer, maistresse, au monde quelque chose.
Celuy qui n’aime point, malheureux se propose
Une vie d’un Scythe, et ses jours veut passer
Sans gouster la douceur des douceurs la meilleure.
Hé qu’est-il rien de doux sans Venus ? las ! à l’heure
Que je n’aymerai plus, puisse-je trespasser.
BELLEAU
Marie, qui voudroit.) Il se jouè sur l’anagramme du
nom de Marie, les lettres duquel retournées font aimer.
Il l’invite à l’amour, et à faire ce dont son nom la prie,
qui est aimer. Plus, que celuy qui n’aime, veritablement
est de cruelle nature, disant qu’il n’y a douceur en ce
monde, s’elle n’est confite et assaisonnée en la saulce
d’amour. Marie, qui vouldroit vostre nom retourner.) Ceste
façon de tourner les noms, et d’y rencontrer quelques
devises, ou presages de fortune, n’est point moderne,
ains fort ancienne, les Grecs l’appellent àva-fpafJ^ixiiriiov.
Voy le commentaire de Lycophron. Hé qu’est-il rien de
doux sans Venus ?) Un pareil trait dedans Lucrece :
Nec sine te quicquam dias in luminis oras
Exoritur, neque
f
i
t
laetum nec amabile quicquam.
tûç 0Ù8Èv jj :oi xepitvôv àxep J(pu<ri ;ç àçpoSirrjç
xe8vaîT)v, fixe jiot fXYjxéxt xaùxa fiéXr).
MlMNERME.
XIII
Marie, en me tanceant vous me venez reprendre
Que je suis trop leger, et me dites tousjours,
Quand j’approche de vous, que j’aille à ma Cassandre
Et tousjours m’appellez inconstant en amours.