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Page:Ronsard - Œuvres complètes, Garnier, 1923, tome 3.djvu/425

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Il t’a servy longuement,
C’est raison que doucement
Ses angoisses tu lui ostes :
Il te faut bien le traitter,
Craignant ce grand Jupiter,
Puis qu’il est l’un de tes hostes.

A-tant elle s’eslança
Dans le Ciel, et me laissa
Seul en ta chambre, m’amie.

Là, doncque par amitié,
Là, ^laistresse, pren pitié
De ton hoste, qui te prie.

Si j’ay quelque mal chés toy,
Jupiter le juste Roy
Foudroyra ta chère teste :
Car il garde ceux qui sont
Hostes, et ceux là qui font
En misère une requeste.


[Texte de 1572 : Livre IV, xlvi.]

L’un dit la prinse des murailles
De Thebe : et l’autre les batailles
De Troye : mais j’ay entrepris
De dire comme je fus pris :
Ny Nef, Piéton, ny Chevalier
Ne m’ont point rendu prisonnier.
Qui donc a perdu ma francliise ?
Un nouveau scadron furieux
D’amoureaux, armé des beaux yeux
De ma Dame, a causé ma prise.