Tel fut Ronsard, auteur de cet ouvrage ; |
L’art, la nature exprimant, |
Voici les deux amants qui renomment la France
De même qu’ils étaient en la fleur de leurs ans :
Voici l’objet divin d’un si riche printemps
Où les dieux avaient mis leur plus chère influence.
Mais quoi ? rien n’est durable, il faut que toute essence
Éprouve l’infortune et l’injure du temps :
Ils ont fini leur course, et leurs rais éclatants
Ont vu tomber leur gloire au fond de l’oubliance.
Leur gloire, ha ! qu’ai-je dit ? tant que les jours seront,
Et tant qu’au firmament les astres flamberont,
Elle aura par la muse une éternelle vie.
Le temps met comme il veut les empires à bas ;
Ilion n’est plus rien, sa grandeur est finie,
Mais le savoir d’Homère a vaincu le trépas.