Page:Ronsard - Continuation des Amours, 1555.pdf/3

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CONTINUATION
des amours de P. de Ronsard Vandomois.


Sonnets en vers heroiques.



Thiard, chacun disoit à mon commencement
Que j’estoi trop obscur au simple populaire :
Aujourd’hui, chacun dit que je suis au contraire,
Et que je me dements parlant trop bassement.
Toi, qui as enduré presqu’un pareil torment,
Di moi, je te suppli, di moi que doi-je faire ?
Di moi, si tu le sçais, comme doi-je complaire
A ce monstre testu, divers en jugement ?
Quand j’escri haultement, il ne veult pas me lire,
Quand j’escri bassement, il ne fait qu’en médire :
De quel estroit lien tiendrai-je, ou de quels clous,
Ce monstrueux Prothé, qui se change à tous cous ?
Paix, paix, je t’enten bien : il le faut laisser dire,
Et nous rire de lui, comme il se rit de nous.


Jodelle, l’autre jour, l’enfant de Cytherée
Au combat m’apela, courbant son arc Turquois,