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Page:Ronsard - Le Bocage, 1554.djvu/45

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Mais par ſur tout, obeis a ton Prince,
Et n’enfrain point les loix de ta Prouince,
Soi dous, ſage, & ne ſois auancé
De dire a tous ce que tu as penſé,
Ains temporiſe, & touiours te conſeille
Aus gens de bien, & leur preſte l’oreille.
Viuant ainsi, tu ſeras bien heureus
Riche d’honneurs, & de biens plantureus,
Et mort, ton ame en la vie eternelle
Se viendra ioindre a la mienne, & a celle
De ton feus Oncle, de ta mere außi
Qui voit du ciel la peine & le ſouci
Qui te tourmente, & fait a Dieu priere
Pour ton grand bien ,de ne t'y léſſer guere.
Ainsi diſant ie vins pour l’embraſſer,
Et par trois fois ie la voulu preſſer,
La cheriſſant, mais la nueuſe Idole
Fraudant mes doits, ainſi que vent s’en vole
Troisfois touchée, & de peur eſtonné
Ma dans le lit tout ſeul abandonné.

Epitafe de Iehan de Ronſard son oncle.

Que sert aus hommes de ſuiuir
Apollon, a les neuf pucelles,
Et toute nuit pour les ſeruir
Vser tant d’huille & de chandelles?
Et le iour, bien loing ſeparé
Du peuple ou dans les antres vuides,