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LXIII
Si j’ay bien ou mal dit en ces Sonnets, Madame,
Et du bien et du mal vous estes cause aussi :
Comme je le sentois, j’ay chanté mon souci,
Taschant à soulager les peines de mon ame.
Hà, qu’il est mal-aisé, quand le fer nous entame,
S’engarder de se plaindre et de crier merci !
Tousjours l’esprit joyeux porte haut le sourci,
Et le melancholique en soy-mesme se pâme.
J’ay suivant vostre amour le plaisir poursuivy.
Non le soin, non le dueil, non l’espoir d’une attente.
S’il vous plaist ostez moy tout argument d’ennuy :
Et lors j’auray la voix plus gaillarde et plaisante.
Je ressemble au mirouer, qui tousjours représente
Tout cela qu’on luy monstre et qu’on fait devant luy.
FIN DU PREMIER LIVRE
DES SONNETS D’HELENE
DES SONNETS D’HELENE