Page:Ronsard - Sonnets pour Hélène - 1921.djvu/128

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II

Afin qu’en renaissant de siècle en siècle vive
La parfaite amitié que Ronsard vous portoit,
Comme vostre beauté la raison luy ostoit,
Comme vous enchaisnez sa liberté captive :

Afin que d’âge en âge à nos neveux arrive,
Que toute dans mon sang vostre figure estoit,
Et que rien sinon vous mon cœur ne souhaitoit,
Je vous fais un présent de ceste Sempervive.

Elle vit longuement en sa jeune verdeur :
Long temps après la mort je vous feray revivre,
Tant peut le docte soin d’un gentil serviteur,

Qui veut en vous servant toutes vertus ensuivre.
Vous vivrez et croistrez comme Laure en grandeur,
Au moins tant que vivront les plumes et le livre.