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XXXI

Ostez vostre beauté, ostez vostre jeunesse,
Ostez ces rares dons que vous tenez des Cieux,
Ostez ce docte esprit, ostez moy ces beaux yeux,
Cet aller, ce parler digne d’une Déesse :

Je ne vous seray plus d’une importune presse
Fascheux comme je suis : vos dons si précieux
Me font en les voyant devenir furieux.
Et par le desespoir l’ame prend hardiesse.

Pource si quelquefois je vous touche la main,
Par courroux vostre teint n’en doit devenir blesme :
Je suis fol, ma raison n’obeyt plus au frein,

Tant je suis agité d’une fureur extrême.
Ne prenez, s’il vous plaist, mon offence à desdain,
Mai ? douce pardonnez mes fautes à vous mesme.