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Page:Ronsard - Tableau chronologique des œuvres, Laumonier, 1911.djvu/115

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La La chose adviendra : je l’augure,
Voyant du ciel la flamme pure,
Qui autour de son chef reluit,
D’une belle et vive lumiere,
Corne fait l’estoile premiere
Qui fait un beau jour de la nuit.

(Liminaire du Brave d’A. de Baïf, 1567).


PRÉFACE DE LA DEUXIÈME ÉDITION
de la Franciade


J’ay, Lecteur, à la façon d’Apelle, exposé mon ouvrage au public, afin d’entendre le jugement et l’arrest d’un chacun, qu’aussi volontairement je reçoy, que je le pense estre candidement prononcé. Et ne suis point si opiniastre, que je ne vueille au premier admonnestement d’un homme docte, non passionné, et bien versé en la poësie, recevoir toute amiable correction : car ce n’est pas vice de s’amender, mais c’est extrême malice de persister en son peché. Pour ce, par le conseil de mes plus doctes amis j’ay changé, mué, abregé, alongé beaucoup de lieux en ma Franciade pour la rendre plus parfaicte et luy donner sa dernière main. Et voudrois de toute affection que nos François daignassent faire le semblable, nous ne verrions tant d’ouvrages avortez, lesquels, pour n’oser endurer la lime et parfaicte polissure, n’aportent que des-honneur à l’ouvrier, et à nostre France une mauvaise reputation.

(1573).


ODE

La Nymphe de France parle


Je suis des Dieux la fille aisnée
Je sDe cent lauriers environnée,
Je sLa bonne Nymphe des François,
Je sQui d’armes et d’hommes feconde
Je sAy tousjours fait trembler le monde
Je sSoubs la puissance de mes lois.