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Page:Rosenthal - Carpaccio, Laurens.djvu/16

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VITTORE CARPACCIO.

appointements qui furent, plus tard, donnés à Titien pour de semblables travaux. Le Miracle de la Sainte Croix faisait partie d’un ensemble important confie à des artistes renommés, parmi lesquels l’un des chefs de la peinture vénitienne : Gentil Bellin.

À maintes reprises, il fut chargé par des associations de raconter en une série de tableaux la vie de leurs patrons, sainte Ursule, saint Étienne, saint Jérôme ou saint Georges, et il se trouva que ces biographies en images répondaient aux tendances intimes de son génie. Il fut de carrière heureuse.

Nous ne possédons de lui-même qu’un témoignage direct. C’est une lettre au marquis de Mantoue pour solliciter de lui l’acquisition d’un panorama de Jérusalem : « Quant à ma Jérusalem, écrit-il, j’ose affirmer (juil n’existe actuellement rien de semblable tant pour le mérite que pour la perfection et la grande dimension de l’ouvrage. » C’est la marque d’un esprit naïf et spontané qui parle de lui comme des choses qui l’entourent. Son pinceau ne recule à aucune hardiesse, ni sa conscience de bon ouvrier. Il se met en valeur d’une touche semblable à celle de ses portraits que la lumière frappe avec une franchise parfois rude.

Nul texte, faut-il s’en étonner, ne nous éclaire sur ses gestes familiers, mais celui qui a scruté ses œuvres et en a pénétré la pensée intime sait fort bien qu’il fut un dilettante de la vie vénitienne.

Il assista aux fêtes somptueuses, aux réceptions solen-