belles lui apparaissent comme une succession d’images pittoresques. Le récit et les personnages demeurent imprégnés de Venise, les costumes sont à la mode du jour, les palais et les panoramas, sans être empruntés littéralement à la réalité, n’unissent les traits distinctifs de l’originalité vénitienne.
Carpaccio, celles, n’apporte pas dans ces récits une grande onction, mais il ne faut point non plus l’accuser de frivolité. Ce n’est pas un enfant qu’étourdissent le mouvement et la couleur. Dans les spectacles, c’est la vie qu’il aime, avez ferveur, avec passion, et s’il en traduit con amore les aspects éclatants, il sait aussi exprimer la confidence discrète des pénombres intimes. Des sonorités bruyantes aux tonalités apaisées, il parcourt le clavier d’une main souple et, sur la trame des légendes, compose des suites variées.
La plus riche de ces séries est la vie de sainte Ursule.
La confrérie qui commanda à Carpaccio les scènes de la
vie de la Sainte était une de ces associations volontaires
auxquelles on donnait le nom de Scuole et dont le développement
exerça sur l’art une influence profonde. Ces sociétés
d’ouvriers d’étrangers, ou de dévots qui avaient, sous
toutes formes, un but d’assistance, s’enrichirent de bonne
heure gràce aux dons et aux legs. Leur lieu de réunion,
église ou école, devait porter la marque de cette opulence :