IX
LA SÉMIRAMIS ET LE MATHUSALEM
Parmi les nombreuses légendes que renferment les
anciennes chroniques des Japonais, l’une des plus
originales est certainement celle de l’impératrice
Zim-gô[1] qui vivait à la fin du IIe siècle de notre ère. La poésie et l’imagerie populaires se sont emparés de
cette singulière figure et l’ont rendue célèbre jusque
dans les campagnes les plus distantes des grands
centres d’activité sociale et intellectuelle. On peut
même dire qu’elle est au nombre des célébrités du
vieux Yamato dont le nom a été l’un des premiers
connus des Européens. Les collectionneurs de curiosités
exotiques et les japonisants de tous genres désignent
l’audacieuse princesse sous le nom de « la Sémiramis
du Japon », au même titre qu’ils ont surnommé le
fameux conquérant Hidé-yosi[2] « le Napoléon du Japon ».
- ↑ Zin-gô est le titre honorifique chinois attribué à l’impératrice qui nous occupe en ce moment et qui s’appelait en japonais la princesse Oki-naga tarasi Bimé. Elle était arrière-petite-fille d’un prince dont le nom était Waka Yamato Néko Hiko-bouto-hi-bi-no Souméra-Mikoto.
- ↑ Plus connu sous le nom de Taï-kau Sama.