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XV

LA POÉSIE POPULAIRE

chez les Japonais





Le Japon et la Chine ne sont pas précisément situés à nos antipodes ; mais, dans ces lointaines régions où le Soleil se lève, la manière de comprendre les choses est souvent, fort souvent, au contre-pied de ce qui se passe dans les pays où le Soleil se couche. Tout en un mot, ou presque tout, est là-bas différent de ce que l’on voit chez nous. Un poëte de Satsouma[1], qui a joué un grand rôle dans la révolution japonaise de 1868, ayant visité l'Europe quelques années auparavant, écrivit sur un album le distique qui suit :

« L'aspect de cette capitale (Paris) est à mes yeux des plus extraordinaires : la lune seule y est semblable à celle qu'on contemple au Japon[2] »

Quoiqu'il en soit de cette boutade et de ce que je viens de dire en commençant, il ne me parait pas inutile

  1. Le Dr  Mats-ki Kô-an (appelé depuis lors Téra-zima Mounénori.
  2. On trouve le fac-similé autographe de cette petite pièce dans Mon Recueil de textes Japonais, Paris, 1863, p. 151. — C'est le même lettré qui a dit de l’art de Daguerre : « La Photographie est une peinture du Créateur dont le pinceau est la lumière ». (Voy. mon Anthologie japonaise, p. 111).