Page:Rosny - Feuilles de Momidzi, 1902.djvu/34

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L’opinion que je professe à cet égard à d’ailleurs été celle de bien des hommes de bon sens et de savoir ; maintes fois, elle s’est traduite par des vœux tendant à donner aux œuvres historiques un caractère tout autre que celui qu’on leur a infligé dans les ténèbres du passé. On a dit, par exemple, que ce qu’il y avait intérêt à connaître, c’était, non pas la liste des monarques, empereurs, rois, césars, sultans ou matamores quelconques qui ont soumis pendant un temps la masse corvéable à leurs caprices, mais les actes et les tendances de cette masse corvéable pour se soustraire à l’abrutissement dans lequel des institutions criminelles l’avaient plongée pendant des siècles d’obscurantisme et de servitude.

Dans la voie que je signale en termes vagues, parce qu’il ne me semble pas encore possible de l’indiquer autrement, je pense qu’il y a avantage à prévoir ce qui peut advenir d’un pays où, comme au Japon, on a vécu de longs siècles sous l’empire des idées traditionnelles de la Chine et où, tout d’un coup, on s’est engagé dans une politique inverse en adoptant à la hâte