Page:Rosny - Feuilles de Momidzi, 1902.djvu/37

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mettre à leur place le lendemain. Telle est en résumé la façon suivant laquelle un peuple, qui est sans conteste le plus actif des peuples Orientaux, entend préparer encore une fois la transformation sociale de son pays.

Je ne veux pas dire par là qu’il faille voir très en sombre l’avenir réservé aux Japonais et affirmer qu’ils s’exposent aux plus terribles imprévus et aux plus cuisantes désillusions. L’intelligence exceptionelle de ces insulaires et leurs facultés extraordinaires d’assimilation, peut-être plus encore leur charmante courtoisie et leur amabilité sociale, peuvent les faire triompher de tous les périls auxquels ils s’exposent en ce moment le cœur léger et l’imagination joyeuse. Que sortira-t-il de la fournaise où s’agite ce peuple, depuis un demi siècle surtout, sans trêve ni repos ? Il serait peut-être plus opportun qu’on ne le pense de le prévoir sans trop de retard. Tout en ne jugeant pas une telle tâche impossible, je pense que, pour l’accomplir, une somme considérable de recherches et de réflexions est absolument indispensable.

On me pardonnera donc de crier bien haut