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II

LE PREMIER MIKADO DU JAPON





Il n’y a pas sans doute de problème d’ethnogénie japonaise plus important que celui qui se rattache à la légende de l’empereur Zin-mou[1]. Malheureusement ce problème, comme tous ceux qui touchent à des questions d’histoire ancienne et surtout à des questions d’origine, est des plus obscurs pour ne pas dire des plus inextricables. On peut prétendre cependant qu’il n’est pas sans intérêt de grouper des documents de nature à l’éclaircir tant bien que mal, d’examiner la valeur des opinions qui ont été formulées à son égard et de montrer dans quelle mesure il a été abordé et entrevu par les critiques historiques du Japon. Je n’hésite pas à donner ce titre de « critiques historiques », dans l’acception toute moderne et toute européenne du mot, à la brillante école d’exégèse dont

  1. Voy. ci-contre un portrait de l’empereur Zin-mou emprunté à une belle édition du Daï-Nippon kok’ kaï-byak’ iou-raï ki. On peut le considérer comme reproduisant les traits du fondateur de la monarchie japonaise d’une façon au moins aussi identique que les portraits qu’on nous donne du fameux roi Pharamond et autres, dans quelques histoires de France à l’usage de la jeunesse studieuse et crédule.