Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/113

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un air souffreteux et débile. Il était de l’autre côté de la rue ; il se dissimulait à demi dans la foule ; visiblement, il épiait la jeune femme.

— Que regardez-vous ? demanda Langre.

Tournant la tête, il aperçut à son tour le personnage. Cette vue le ranima jusqu’à le courroucer ; il esquissa un geste de menace. Un rassemblement cacha le mari de Sabine, et l’on vit un adolescent qui venait de s’évanouir ; deux hommes le soutenaient. Une rumeur s’étendit, rumeur d’une foule languissante, aux émotions ralenties.

Puis, coup sur coup, un étudiant s’affaissa contre une façade, un enfant roula sur le pavé… On les releva, on les emporta ; il y eut une sorte de halètement collectif.

— Le mal s’aggrave ! susurra un long homme maigre qui remontait le boulevard.

Langre et Meyral reconnurent le docteur Desvallières.

— Quel mal ? demanda machinalement le vieux physicien.