Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/121

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demeurait noire. Il considéra le cadavre avec indifférence et bégaya :

— Nous ne savons plus ! Ce mal n’a point de nom. Si ça continue… personne… personne !…

Il fit un geste de renoncement et considéra en silence les yeux ouverts de Berthe.

— Leur regard ! soupira-t-il…, jamais ce regard n’avait existé auparavant.

Il secoua la tête et boutonna machinalement sa redingote :

— Rien à faire ! Les excitants échouent. Notre présence est vaine… vaine !

Et passant la main sur le front, d’un geste d’immense lassitude :

— On m’attend ailleurs… on m’attend partout !

Il se glissa hors du laboratoire comme un spectre.

L’heure passa, écrasante et monotone. Ils étaient là, dans l’attente innommable, plus perdus au sein du mystère que des naufragés au sein des océans. Leur faiblesse seule les