Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/153

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scrutant les visages ou tâtant les poignets. Peu à peu, le visage pâle des enfants et de Sabine se colorait. Ce fut la petite Marthe qui fit le premier mouvement : son bras droit tentait de rejeter les couvertures, devenues trop lourdes… Puis, elle eut un soupir et, après quelques battements, ses paupières s’entr’ouvrirent :

— Marthe ! cria gaiement Meyral.

— J’ai chaud ! répondit l’enfant.

Ses yeux bleus regardaient Georges, vaguement d’abord :

— Maman ! appela-t-elle.

Sabine eut un tressaillement. Un vague sourire passa sur son visage argenté :

— Sabine ! dit le jeune homme.

Les grands yeux s’ouvrirent comme des fleurs merveilleuses ; Sabine, à demi plongée dans le songe, continuait à sourire.

C’était l’épisode ravissant de la résurrection ; l’immense douceur des races rajeunies remplissait la poitrine de Georges.

— J’ai dormi ? demandait Sabine en consi-