Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/157

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Successivement les servantes et le petit Robert s’étaient réveillés. Langre contemplait avec ravissement la clarté qui ruisselait par les vitres ; il bégaya :

— Depuis quand remonte-t-elle ?

— Depuis trente-six heures.

— Alors nous sommes endormis depuis…

— Depuis près de deux jours.

— Et toi ! murmura le vieux physicien avec une sourde colère, tu as donc assisté à sa résurrection. Tu as vu renaître le monde ! Pourquoi ne m’avoir pas éveillé ?

— C’était impossible.

Langre demeura pensif et mélancolique. Il éprouvait une déception amère ; il était jaloux. Puis, l’allégresse domina. Ses vieilles veines charrièrent l’espérance : sur la terre renouvelée, il allait vivre des jours glorieux et connaître enfin la justice.

— Debout ! cria-t-il. Il ne faut pas perdre une seule de ces minutes magnifiques…

Et se jetant sur les appareils comme un loup sur sa proie, il se livra à des recherches