Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/163

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propre sort, elles causèrent plus de bien-être que de chagrins. Les mères seules, beaucoup de pères, telles créatures fidèles, subissaient des regrets profonds. Les autres connaissaient l’indifférence ou la joie sournoise qui suit la mort du prochain ; d’innombrables héritages firent du désastre une vaste fête pour des millions de légataires. Les villes ayant plus souffert que les campagnes, la question sociale se trouva temporairement résolue : il y eut du travail pour tous, et grassement rétribué ; il y eut des biens disponibles en abondance : le fisc s’enrichit au point qu’on put réduire les impôts, entreprendre d’énormes travaux publics et secourir grassement les miséreux.

La cause du cataclysme demeurait mystérieuse, encore que les conjectures pullulassent. La plupart des savants se ralliaient à l’hypothèse d’un immense flux d’énergie, venu des abîmes interstellaires, qui avait balayé notre planète, et peut-être aussi Mars, Vénus, Mercure, le Soleil même. La