Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/183

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Matinal comme la plupart des vieux hommes, Langre était au laboratoire. En temps ordinaire, il se fût inquiété de voir Sabine paraître à cette heure avec les deux enfants. À peine s’il s’étonna :

Hannibal ad portas ? fit-il avec un sourire.

Quand il eut examiné Marthe et Robert, il devint grave :

— Pour le moins insolite ! marmonna-t-il. Et tu dis que toi-même…

Sabine leva la manche flottante de son peignoir. Les taches, rares sur l’avant-bras, se multipliaient à partir du coude. Au toucher, elles ne donnaient aucune impression : la peau demeurait unie et lisse. À la vue, elles se décelaient d’abord uniformes, mais un court examen montrait des stries, des points, des figures confuses.

Langre prit une loupe et les contours révélèrent une certaine régularité : ils formaient des triangles, des quadrangles, des pentagones et des hexagones « sphériques ». Les