Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/185

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assombrie. Le drame planétaire continue.

Pour la première fois depuis maintes semaines, il sentit renaître cette humeur pessimiste qui doublait l’amertume des vicissitudes. Le cœur lui pesa comme un boulet :

— Cependant, s’exclama-t-il, nous n’avons, que je sache, ressenti aucun malaise.

— Aucun ! répliqua Sabine. Jamais les enfants ne se sont mieux portés.

Meyral entra dans le laboratoire.

— Vous parlez des taches ? demanda-t-il. Je les avais notées hier soir, au moment de me coucher, sans y attacher grande importance : il n’y en avait alors que six ou sept. Elles se sont multipliées pendant la nuit.

— Et vous n’êtes pas soucieux ?

Georges leva les bras d’un air perplexe :

— Il ne semble pas, dit-il. J’ai essayé de l’être – je n’ai découvert au fond de moi que de la curiosité. Et de vous savoir tous pleins de vigueur… vraiment ! je ne vois aucun motif d’inquiétude.

Peut-être bluffait-il, à cause des autres,