Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/197

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de l’absent, mais aucun de ses membres ne périssait. Bien entendu, tout éparpillement du groupe était une source de malaise et de douleur, en proportion des distances : tant que l’ensemble évoluait dans « l’aire de circulation », il se produisait des sensations plus ou moins vives, mais non pénibles.

Graduellement, la vie sociale se métamorphosait. Les unités d’un même groupe ne pouvaient plus travailler à grande distance les unes des autres ; le personnel des fabriques, des usines, des maisons de commerce, se trouva réduit, la production ralentie et souvent arrêtée ; par bonheur, l’abondance des récoltes et les coupes sombres de la catastrophe compensaient largement les déchets. Les excursions en automobile devinrent à peu près impraticables : il fallait que le chauffeur et chaque voyageur amenassent avec eux les membres humains et animaux de leur agglomération. On s’ingéniait à former des groupes de voitures, on imaginait des combinaisons aléatoires. Le chemin de