Page:Rosny - La force mystérieuse, 1914.djvu/205

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— Je sens votre loyauté et votre douceur, fit-elle à mi-voix. Personne ne m’inspire une plus sûre confiance ! Ce sont les circonstances et ma propre âme qui m’effraient.

Elle baissa sa tête charmante :

— Je suis faible ! reprit-elle avec une sorte de plainte. Et j’ai été si malheureuse.

— Jamais je ne vous parlerai de mon amour. Vous saurez qu’il existe et voilà tout. Je ne romprai le silence que le jour où vous me l’aurez tacitement permis.

— Comment le saurez-vous ?

— Je le saurai, Sabine. J’ai fini par vous connaître, à de certains égards, mieux que vous-même.

Elle lui tendit sa petite main tremblante, au moment où Gérard revenait vers la maison :

— Avez-vous lu les journaux ? demanda le savant.

Il tenait Excelsior qu’il brandissait d’une main nerveuse.